Le Nicaragua est un pays de plaines et de montagnes. Et surtout, on y trouve de nombreux volcans, dont certains encore en activités. Il aurait vraiment été plus que dommage de vivre dans ce pays et ne pas aller voir de plus près ce que nous réservent ces volcans. Chaque volcan ici a son identité propre. Ils sont tous différents, et c’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons décidé d’en visiter plusieurs.
Pour commencer, laissez-moi-vous présenter notre tout 1er volcan, le Cerro Negro.
Le Cerro Negro
Le 1er volcan que nous venons de tester est le Cerro Negro. Il est situé proche de Leoñ, à 35km.
C’est un volcan de la cordillère des Maribios au Nicaragua. Il est le plus jeune volcan non seulement du pays, mais également de l’Amérique Centrale, datant de 1850.
Il est bon d’ajouter que ce volcan est très actif, avec 23 éruptions depuis sa naissance, dont sa dernière en 1999.
Il doit son nom « cône des cendres noires » à son aspect, avec un amas de cendres noirs entres autres, au milieu de paysages verdoyants.
Au niveau tourisme, il est connu également pour sa manière de le visiter, notamment pour sa descente que l’on peut faire à pied bien évidemment, mais également en luge ou en surf. La pente pour descendre fait environ 45 degrés.
Il y a des années, le cycliste Eric BARON, dit « le Baron Rouge », a descendu ce volcan en vélo. Ce fut assez spectaculaire, avec une descente à une vitesse impressionnante de plus de 130 km/h. Vous pouvez d´ailleurs trouver sur YouTube une vidéo montrant une chute tout aussi marquante !
Voilà les infos telles que nous les avions, avant de nous décider de le visiter ou pas.
Honnêtement, déjà, visiter le volcan le plus récent d’Amérique Centrale me tentait vraiment, en plus un volcan très actif, et surtout particulier de part son activité et sa couleur.
Il y a pas mal de volcans à voir ici au Nicaragua, et je ne vais pas vous le cacher, nous espérons bien en voir d’autres de par leurs particularités. Mais celui-ci me tentait vraiment de par sa couleur et son activité sportive. Comment s’imaginer surfer ou faire de la luge sur un volcan ? Je crois que pour l’aspect sportif non ordinaire et pour la confiance en soi, pour le coup, on n’est pas mal !
C´est parti pour notre 1er volcan !
L’idée
Dès que j’ai proposé l’activité à Julien, il a été emballé ! Il faut dire qu’il s’agit de quelque chose d’assez inhabituel, non ? Et c’est vrai que nous en avons marre de toujours nous restreindre à cause d’un budget serré. Au Costa Rica, nous ne pouvions déjà rien faire pour cette raison. Nous y avons vécu 8 mois, et nous n’avons rien visité. Bon, nous en tirons malgré tout énormément de choses bénéfiques de cette expérience, mais nous en tirons aussi des leçons. Bref, depuis que nous sommes au Nicaragua, nous pouvons nous permettre de bouger un peu plus, nous visitons le pays. Mais toujours en faisant attention, en limitant les activités sur place. Nous ne faisons, presque toujours, que les activités gratuites.
Et là, il y a quelque chose qui a changé. Je ne sais pas quoi (mais pas le budget malheureusement). Peut-être le fait de quitter le pays d’ici 3 bons mois et de savoir que l’on ne reviendra surement pas avant un sacré bout de temps, voire jamais. On veut ne rien regretter, et profiter à fond ! Et du coup, nous avons même fait notre programme pour le reste du temps qu’il nous reste ici ! Mais restons sur notre volcan pour le moment.
L’organisation
Il nous restait alors à nous organiser tout ça.
Premièrement, nous trouver un guide, mais un bon, un vrai. Nous voulions un guide qui ne fasse pas ce métier pour l’argent, mais quelqu’un qui aime son pays et qui le connaisse. Pour tout vous dire, ça a été assez facile de trouver cette perle rare. À l’école, ou presque ! En effet, le mari de la maitresse de Lola tout simplement, Fédé ! Un homme qui connait son pays par cœur, le parcourt depuis tout petit. Il a même eu l’énorme chance de voir des volcans, et de près, en éruption. Et juste pour ça, je l’envie ! Bref, on l’a présenté dans nos vidéos, donc je n’en dirai pas plus ici. Il a d’ailleurs écrit un article « invité » pour notre plus grand plaisir que je vous publierai dans la foulée. De plus, nous connaissons maintenant sa famille, qu’on adore, et nous avons une confiance absolue en eux pour nos visites.
Maintenant que notre guide est trouvé, nous fixons la date et les conditions. Effectivement, nous ne pouvons pas partir à l’arrache pour ce genre d’activité, surtout avec des enfants. Il fallait aussi une voiture assez grande et solide pour pouvoir y accéder, voir pour les tarifs, à quel moment de la journée y aller…Nous étions tellement excités à l’idée de faire cette activité, que ça a été difficile d’attendre !
Une journée particulière
La préparation
Samedi 16 mars, nous y sommes. Enfin le jour J. Nous avons donc décidé, sur conseil de Fédé, de faire le Cerro Negro l’après midi. Cela nous a paru bizarre au début à Julien et à moi. Car de notre fait, nous y serions allés le matin pour éviter d’avoir trop chaud. Quelle grande erreur ça aurait été ! Voilà un des avantages de faire confiance à quelqu’un du pays ! Vous voulez savoir pourquoi ? 2 raisons….
Tout d’abord, nous y serions allés le matin, certes nous n’aurions pas eu trop le chaud en y allant, mais le soleil se levant à 5h du matin, la chaleur arrive très très vite ; nous n’aurions pas pu éviter le pic de midi, et ça aurait été insupportable. Là, nous y sommes allés dans l’après-midi, le soleil déclinait déjà, et nous avons été super bien pour grimper ! De plus, le soleil était déjà de l’autre côté. Donc à l’ombre pour grimper un volcan, c’est plutôt pas mal, vous ne pensez pas ?
Et l’autre raison, une magnifique idée pour faire de cette activité déjà surprenante une journée inoubliable : le coucher de soleil. Franchement, imaginez-vous, grimper un volcan actif, recouvert de cendres bien noires, et d’assister à un fantastique coucher de soleil en sa cime ! Et tout ça avant de dégainer sa luge, et descendre à toute allure un volcan. Ça fait rêver, non ?
Donc samedi matin, nous préparons nos sacs, bouteilles d’eau, matériel pour filmer et prendre en photo. Et là, c’est le drame. Mon appareil photo ne s’allume plus ! Gros coup de stress et dégoutée de ne pas avoir mon boitier, mon âme avec moi. Mais je n’ai pas le choix. Je vous rassure, en fait, il n’était tout simplement pas chargé. Certains vont rigoler, mais ce qu´il s’est passé, c’est que je l’ai chargé le matin même mais j’ai oublié que nous n’étions pas sur du 220V, et donc, pas assez chargé du tout !!!!! Je vous le raconte pour que ça ne vous arrive pas un jour !
C´est parti pour la route des cendres!
Bref, téléphones chargés, stabilisateur opérationnel, caméra de sport prête. Les casquettes sont dans le sac, la crème solaire, le ventre plein, je pense que nous sommes prêts. Les filles sont surexcitées. Nous aussi, bien évidemment. Allez, c’est parti !
Il y a peu de route depuis Managua, peut-être 1h ou 1h30 pour arriver à Leoñ. Et là, l’aventure commence. Une fois sorti de Leoñ, on prend une route à gauche. Franchement, si nous avions été justes nous, sans guide, nous aurions fait demi-tour. En effet, vu le dénivelé de la route pour tourner, nous aurions eu trop peur d’être bloqués. Mais nous avions Fédé avec nous, et il connait par cœur la route. Nous voilà sur la route des cendres ! Il y a peut-être quelque chose comme une dizaine de km comme ça. Et croyez moi, j’étais contente de ne pas conduire. Oui oui, je vous promets, je nous aurais coincés ! Le secret sur cette route, où il y a quand même une sacrée couche de cendres tout le long, c’est de rouler, et surtout ne pas s’arrêter. Je sais que Julien n’est pas fier non plus de rouler dans ces conditions, et en même temps, il doit être fier de l’avoir fait. Et puis Fédé était là pour l’aider et le conseiller. Mais j’avoue que ça nous a permis de vivre l’aventure jusqu’au bout !
Sur la route, nous avons croisé de tout, des motos, une charrette, une voiture en panne en plein milieu… rolala, ça n’était pas le meilleur endroit ! Fédé a guidé Julien, heureusement ! Nous avons réussi à passer sur le côté, de justesse, mais là, bien évidemment, comme nous avons dû ralentir, nous avons commencé à nous embourber.
Quand je vous dis que c’était une vraie aventure !
Alors, je vous rassure, avec un guide au top et un vrai pilote au volant, nous sommes passés, et après quelques kms dans ces sentiers de cendres, le voilà, qui se dresse devant nous ! Franchement, une vraie merveille ! Pause photos bien sûr, prendre le temps de s’imprégner des lieux et on repart pour finir le chemin jusqu’au pied du volcan.
Honnêtement, l’aventure ne faisait que commencer et on ne s’imaginait pas à quel point. Arrivé au Cerro Negro, les entrées du volcan prises, luges louées, nous pouvons nous équiper pour commencer une des meilleures parties de la journée.
Pour ce qui est du tarif de la visite du volcan, comptez 35 dollars US par personne. Je ne connais pas l’âge minimum, mais les touts petits ne doivent pas payer.
Cerro Negro, nous voilà !!!!
Revenons à nos moutons, ou tout du moins à notre volcan. Nous nous équipons de nos sacs, luges, bouteilles d’eau, caméra de sport, stabilisateur, téléphones, bref, la totale pour ne rien manquer. Nous mettons les casquettes, la crème solaire, et top départ pour le début de notre ascension du volcan. Notre toute première à tous les 5 d’ailleurs !
Fédé ouvre la marche, avec une luge et une de mes princesses, suivi de Julien, avec sa luge et Emma. Je ferme la marche avec ma Lola. Je stresse un peu car je sais que mes poupées n’ont pas l’habitude de marcher, alors monter un volcan ! Et c’est encore plus dur pour Lola. Mais je l’ai encouragée dès le début, et franchement, je suis hyper fière de mes princesses ! Le soleil s’est vite caché de l’autre côté du volcan.
Nous avons eu un passage assez difficile. Nous sommes encore dans la période des vents, et plus nous montions, plus nous le ressentions. De plus, le « sentier » pour monter était de plus en plus escarpé, les filles fatiguaient. J’ai même eu un moment où je me suis demandé ce que je faisais là, dans quelle galère j’avais mis ma famille. Ah ! Fatigue quand tu nous tiens ! Je sais que je n’aurais pas eu cette fatigue morale si je n’avais pas eu les filles. Ce sont les joies d’avoir des enfants, on se met dans des états des fois ! Enfin, heureusement, j’ai une grande force mentale, j’ai donc facilement surpassé ce sentiment, et j’ai pu accompagner du mieux possible mes poupées jusqu’à notre 1ère étape….l’arrivée au bord du cratère ! Croyez-moi, tous ces efforts en valaient la peine. Quand on a bravé un vent fou, la chaleur, une montée pas si simple que cela, et que l’on arrive au sommet, avec une vue à couper le souffle, on oublie tout ! Ce sentiment, je ne peux pas vous le décrire, il faut le vivre pour comprendre !
Ah oui, un détail quand même. Nous avons voulu filmer notre super ascension avec notre nouveau joujou, le stabilisateur. Et là, dégoutés ! Nous avions tellement de vent que nous n’avons jamais pu l’utiliser. Bon, entre le stabilisateur et mon réflex, je crois qu’on va faire comme dans nos débuts, téléphone et notre créativité ! Bon, il en faut plus pour nous déstabiliser, et quand on vit de tels moments, on pense juste au moment présent !
Nous profitons alors de cette vue, nous reprenons notre souffle et nos esprits. Et surtout, nous goûtons à cette saveur tellement douce, ce sentiment de Liberté totale ! Nous nous en mettons pleins les yeux, prenons des photos. Nous nous désaltérons. Et puis, nous avons un guide un peu joueur qui nous a fait la peur de notre vie. Et oui, quand nous, nous nous approchons à peine du bord, Fédé, lui, court et saute dans le vide, telle une gazelle ! Comme si tout cela était anodin. N’oublions pas que nous parlons d’une personne qui a grandi dans ces volcans, il les connait par cœur. Nous pouvons d’ailleurs ressentir cet amour de ces volcans quand il nous en parle, c’est magique, croyez-moi !
Il est ensuite temps de se remettre en route si nous voulons profiter à fond et ne pas rater le spectacle. Pour la seconde étape, nous descendons dans le cratère principal, la découverte de l’histoire et activité de ce volcan d’un peu plus prêt. Nous touchons et sentons les roches, encore chaude de leur activité. Les filles découvrent le souffre. Et elle découvre l’ancien ami du volcan de Fédé, voulez-vous le connaitre aussi ? Allez, je vous le présente !
Foto
Nous avons pu entendre l’histoire du Cerro Negro puis nous remontons pour passer à notre 3ème étape : arriver à la cime de notre volcan.
Les filles fatiguent, le vent souffle fort, mais elles sont plus fortes que ce que nous pensons. Emma marche bien, Lola accompagne en tête avec Fédé, et Maora montre des signes de fatigue. Pour tout vous dire, nous aussi, nous fatiguons, non habitués à ces conditions. Julien porte toujours sa luge, qui reste relativement lourde, surtout avec le vent qui en rajoute. Et moi, je porte ma poupée en pleine ascension, car à 3 ans, elle a extrêmement bien marché, mais elle en pouvait plus. Lola m’a d’ailleurs vraiment surprise, car c’est elle qui marche le moins, et elle aura marché fièrement jusqu’au bout !
Encore une fois, ces efforts ont payés. Arrivés au sommet, nous avons droit à un spectacle absolument extraordinaire ! Le coucher de soleil, vu du sommet du Cerro Negro, restera gravé dans nos mémoires ! Mais avouons-le, le stress commence aussi à venir. Mon cœur s’emballe. Et oui, notre aventure ne s’arrête pas là !
Dernière étape de notre équipée folle, la descente. Et là, nous ne faisons pas les choses à moitié, car nous avons décidé de descendre donc notre volcan en luge ! Julien voulait le faire en snow, mais il y avait tellement de vent et de fatigue, que nous l’avons fait tous les 2 en luge. Nous avons à faire à une descente de 725m de hauteur.
Nous commençons à nous préparer, combinaison, lunettes, gants. Tout commence à devenir réel d’un coup. Pendant ce temps là, nous laissons nos filles avec Fédé, qui doivent descendre cette même pente à pied. J’avoue que j’ai également stressé pour mes princesses, car je n’étais pas avec elle pour cette descente, et si elles avaient peur, j’allais m’amuser avec ma luge. Mais pour tout dire, elles étaient entre de bonnes mains, et elles se sont éclatées ! Nous les avons entendues crier du sommet, puis d’en bas ! Emma a eu un peu peur, mais elle l’a également fait, fièrement, quitte à y laisser une partie de son pantalon ! Et les 2 plus petites, de vraies enfants dans un toboggan géant !
Et pour nous, que s’est-il passé ?
Et bien, nous l’avons fait. Comme souvent, je passe en première pour tester l’activité, et j’aime ça. Une fois équipée, il ne faut plus hésiter. Et puis, nous n’avions pas prévu de dormir au sommet, alors caméra prête pour Julien, je me lance. Puis peu de temps après, Julien se lance après moi. Honnêtement, c’est une expérience géniale ! Nous avons testé la luge au Cerro Negro, et nous avons adoré !! La glisse est assez longue pour bien en profiter, ressentir toutes sortes de sensations. Peur, adrénaline, bien être, excitation, liberté, tout y passe. Arrivés en bas du Cerro Negro, nous avons l’impression de revenir d’un autre monde. Il nous faut d’ailleurs un moment pour atterrir et comprendre ce qui se passe, d’où nous venons et ce que nous faisions depuis quelques heures.
Mais vite, nous reprenons nos esprits, nous entendons les cris de nos filles, encore au milieu de leur descente. Franchement, nous avons vraiment cru qu’elles avaient peur et qu’elles mettaient l’enfer à Fédé. Et vous savez quoi, nous avons retrouvé des petites filles qui se sont éclatées, fières d’elles.
Voilà, nous avons rêvé de voir un volcan, de le descendre d’une manière différente, et c’est fait.
Une expérience inoubliable
Pendant cette expérience, nous avons voulu testé la luge du haut d’un volcan, mais au-delà de ça, nous avons voulu testé de nouvelles sensations, et en famille. Et je peux vous assurer que ce fut une expérience totalement réussie, même au-delà de nos espérances !
Bien évidemment, nous avons aussi voulu découvrir un nouveau coin du Nicaragua et surtout une des spécificités. Car vous n’êtes pas sans savoir que ce pays regorge de trésors, et notamment de nombreux volcans. Nous ne pourrons pas tous les voir, de par la quantité et le manque de temps, et certains sont trop difficiles pour nos poupées. Mais peu importe, ce que nous voulons, ce n’est pas forcément tout faire, car nous aimons vivre nos expériences et nos voyages. Mais nous avons sélectionné certains qui nous semblent très représentatifs de ce beau pays.
Et je crois que le plus important dans cette escapade sportive et découverte, c’est que nous avons redécouverts nos filles. Elles nous ont surprises, et pas seulement parce qu’elles ont tenu toute la journée, mais pour beaucoup de choses. Elles nous ont rendues encore tellement fières d’elles. Elles ont fait preuve de nombreuses capacités, peut être certaines insoupçonnées et je n’ai juste plus de mots pour vraiment exprimer ma fierté et mon bonheur quand je vois mes filles comme ça. Je les aime du plus profond de mon cœur, et ça, ça n’a pas de prix.