Alors là, je ne sais même pas par où commencer. Quand je pense à la nature, à la planète, à notre santé aussi, je me sens terriblement mal par rapport à tout cela ici, tellement loin !
Les débuts
Pendant longtemps, je me suis pas particulièrement préoccupée de l’environnement, ni même de ma santé. Alors j’ai quand même, bien évidemment, reçu une éducation donc je ne faisais pas n’importe quoi : je mettais tous mes déchets à la poubelle, je n’achetais pas, comme on peut le voir maintenant, des choses emballées inutilement (comme par exemple une banane dans un emballage plastique, ou des tomates coupées en deux emballées également), je faisais un minimum de sport, essayais de manger à peu près équilibré, ou tout du moins des fruits et légumes tous les jours, je mangeais peu de viande (juste parce que ca m’était égal et que cela coûtait toujours un peu cher, je n’avais aucune conviction là-dedans, ni pour la cause animale, ni pour l’environnement, ni pour ma santé)…. Voilà, vous m’avez compris, comme un grand nombre de personnes, je vivais ma vie telle qu’elle venait, et j’étais bien sûre heureuse tel quel… en tout cas, je le vivais comme tel.
Le déclic
Je vais vous décevoir … mais je n’ai eu aucun déclic. J’ai eu ma 1ère fille, et je continuais à vivre comme avant. Quand je l’ai eue, j’avais même envie de me mettre à faire plus à manger moi-même, autre que des pâtes et jambon, je voulais lui faire ses petits pots avec de vrais légumes du marché… mais pour tout vous dire, je n’aimais pas cuisiner, et c’était tellement plus simple d’acheter tout prêt, même si de nombreuses personnes cherchent toujours à nous faire culpabiliser ! Je peux au moins me reconnaitre cela, même si comme beaucoup, cela fait mal de se sentir critiquée, mais je continuais quand même à faire à ma manière, et j’en suis extrêmement fière. Non pas parce ce que je n’écoute pas les conseils ou autre avis, mais parce que j’aime me faire ma propre opinion et surtout j’ai besoin de faire mon propre chemin, sans leçon de morale ou autres. Si je dois changer quelque chose, il faut que cela vienne de moi, d’un changement intérieur, d’une introspection, cela doit venir de mes tripes, et non de quelqu’un qui me dit que c’est meilleur de manger telle ou telle chose.
À quel moment, me direz-vous, ai-je changé ?
Et bien, je ne sais pas exactement. C’est un très long changement qui s’est effectué au cours des années qui ont suivi la naissance de ma 1ère fille. Tout ce que je sais, c’est que petit à petit, je me suis mise à aimer faire à manger, j’ai commencé à faire beaucoup de choses moi-même, jusqu’à faire presque tout, le goûter de mes filles, le pain, les yaourts, à prendre mes légumes chez le primeur ou au marché, j’ai même commencé à acheter un peu au magasin bio, surtout les choses que l’on ne trouvait pas ailleurs. Et puis, on a fait notre propre lessive, pour diminuer nos allergies, on a également commencé à essayer de diminuer nos déchets. Nous étions encore en France, et j’avais bien avancé mon cheminement pour une vie plus naturelle, plus santé. Par exemple, on achetait du dentifrice sans fluor, ou du démêlant pour cheveux enfant sans silicone, du déodorant sans sel d’aluminium. Bref, j’avançais, doucement, mais sûrement.
Le départ au Costa Rica
Nous sommes partis pour le Costa Rica fin janvier 2018. À notre arrivée, nous étions complètement perdus, un nouveau continent, une nouvelle ville, une nouvelle langue, pas de moyen de transport pendant un moment pour nous déplacer librement (et croyez moi, c’est pas simple quand on a l’habitude de notre indépendance et la facilité des transports !), et même pas une maison au début.
Bref, le temps d’adaptation s’est bien passé, mais il est clair que nos priorités n’étaient pas de chercher et se rééquiper pour le 0 déchet et le « tout-fait-maison » ; car oui, je le répète, pour être autonome, healthy et 0 déchet, il faut être un minimum équipé (matières premières, accessoires de cuisine, etc…). Et puis, il faut trouver les fournisseurs de matières premières, et aussi, trouver les endroits où, par exemple, on peut acheter en vrac, ce qui, en Amérique Centrale, n’est pas chose aisée.
À notre arrivée, du coup, nous avons fait quelques pas en arrière, puis au fur et à mesure, nous avons trouvé nos marques, j’ai même trouvé une boutique, une seule, qui vendait la matière première pour fabriquer mes cosmétiques. Certes, j’étais loin d’avoir tout ce que je voulais, c’était limité, mais je pouvais quand même faire pas mal de choses, et j’avais même trouvé notre vitamine C, quel bonheur de se refaire notre quotidien santé !
Je m’étais toujours dit que je ne ferais jamais mes cosmétiques, et voilà, je commence sérieusement à me former, et à faire, savons, dentifrice (je n’ai pas encore trouvé mon bonheur), gommage corps, crème visage et corps, démaquillant, nouvelle routine beauté, bref, un vrai bonheur !
Nous passions pour des extra-terrestres à refuser les poches plastiques, je me baladais toujours avec mon sac à dos ou mon cabas.
Nous avons également commencé notre démarche minimaliste. Il faut dire qu’un grand départ aide beaucoup à se débarrasser de tout le superflu, mais en plus, nous n’avons fait venir aucun container de France avec nos affaires. Nous avons gardé le sentimental chez nos parents et nous avons emmené le nécessaire. Le plus heureux ? Le tri dans les jouets des filles ! Elles en avaient beaucoup trop ! Maintenant, nous avons gardé cet esprit minimaliste, sans tomber dans l’excès (si je veux faire du shopping, je vais y aller avec grand plaisir), mais nous sommes capable de partir du Nicaragua à la fin de l’année avec nos 5 valises d’il y a un an, et nos 5 bagages à main !
Et je me suis même mise au DIY. Je n’ai pas eu le temps d’aller bien loin, car nous avons eu de nouveau un grand changement que vous connaissez, mais je commençais à faire moi-même notre décoration, Julien avait fait notre bureau, et notre table de salon.
Notre départ pour le Nicaragua
Mais voilà, fin septembre 2018, nous voilà repartis, un nouveau déménagement, un nouveau grand changement. On change de nouveau de pays, pour avoir de meilleures conditions (voir nos vidéos, on vous explique tout !).
Nouveau pays, nouvelles habitudes à reprendre. Seulement là, ce n’est pas la même chose ! Ici, je n’ai jamais trouvé une boutique de matières premières, même trouver une boutique naturelle est très difficile. Après, il faut remettre les choses dans leur contexte, et le Nicaragua a bien d’autres priorités que le libre accès aux produits quelqu’ils soient, et surtout, malheureusement, il ne s’intéresse pas du tout à l’écologie ou à la santé.
Alors notre arrivée ici a été très brutale ! Une pollution énorme, y compris la pollution sonore ! J’ai presque envie de dire qu’il ne sert à rien de faire du sport, car si je fais un footing, j’aurais juste l’impression d’ouvrir encore plus mes poumons à tous ces gaz d’échappements. Les voitures et bus crachent noirs ! Les gens jettent TOUS leurs détritus par la fenêtre, dehors, par terre…. Ils mangent du sucre et du gras du matin au soir. Voilà, le retour en arrière est brutal pour nous, très difficile. Et c’est tellement dommage de ne pas prendre soin de sa santé et de son pays comme cela. J’avoue qu’à ce niveau là, j’ai peu de choses encourageantes à dire.
Voilà, je ne suis pas la plus optimiste comme vous pouvez le voir. Nous avons non seulement fait un énorme bond en arrière, mais jamais de la vie nous avons été un jour aussi peu soucieux de notre planète …Et nous, nous avons juste besoin de retrouver un endroit sain, qui nous correspond plus, à nos valeurs. Bon le bon côté des choses, nous avons continué notre démarche minimaliste !
Bonjour,Il est vrai qu’il est assez surprenant de voir que les nica n’ont aucune conscience écologique et balancent leurs déchets n’importe où. Ce qui me met cependant mal à l’aise c’est que c’est nicas non éduqués émettent 6 fois moins de c02 qu’un français moyen. Et encore moins en comparaison de voyageurs comme vous et moi qui prennent régulièrement l’avion. Avant de leur demander de faire des efforts, ce serait avant tout à nous de changer radicalement nos modes de vie. Amicalement
Bonjour JB, merci pour ton témoignage. Il est vrai qu’à comparer, l’occident n’est pas exemplaire. Nous essayons, à notre échelle de changer les choses même s’il est difficile, car nous sommes tout petits à coté de ce vaste monde. Ce qui nous a surtout fait du mal à part la nature, c’est de vivre au milieu des détritus sans prise de conscience, et en cela, c’est vraiment dommage. Amicalement, et à bientôt nous l’espérons !