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Vie nomade en famille : 4 ans d’IEF vus par une enfant

Introduction

Je m’appelle Emma Betoulle. Il y a quatre ans, j’ai quitté la France avec ma famille pour vivre une vie nomade. Depuis, j’ai changé d’écoles, appris de nouvelles langues, traversé des océans, affronté des peurs (le décollage d’avion, le mal de mer, un camping-car en panne au milieu de nulle part) et découvert une autre façon d’apprendre grâce à l’instruction en famille (IEF). Voici mon histoire, avec mes mots.


Le grand départ : 11 heures vers le Costa Rica

J’avais huit ans quand on a fait nos valises pour le Costa Rica. Le vol durait 11 heures. J’ai eu très peur au décollage. Je n’aime pas être côté hublot, je ne me sens pas en sécurité. Pendant le trajet, j’ai mangé, regardé la tablette et dormi.

À San José, nous avons emménagé dans une maison à étage. Je partageais un lit superposé avec ma sœur, Maora avait sa chambre, et mes parents la leur. Nous sommes restés huit mois et j’ai fréquenté une école française où je me suis fait quatre amies. Dans notre condominium, il y avait aussi deux filles espagnoles avec qui je suis restée amie.

Le meilleur souvenir ? Sámara, où nous avons dormi dans un tipi. À 5 h du matin, les singes hurleurs criaient. Il y avait une piscine tiède où l’on se baignait même sous la pluie. Un soir, on a fait un feu de camp sur la plage avec des gens super gentils. On a grillé des marshmallows et, au coucher du soleil, on a joué les pieds dans l’eau avec leur fils. C’était simple et parfait.


Managua, Nicaragua : un volcan, des amies et une maison sans étage

Après huit mois, nous avons pris un minibus juste pour nous jusqu’au Nicaragua, à Managua, où nous sommes restés environ un an. Nouvelle école française, nouvelles amies (trois, géniales), nouvelle maison très grande, puis une autre plus petite mais avec étage.

Le moment le plus incroyable : l’ascension du Cerro Negro, un volcan noir. Mes parents sont redescendus assis sur des planches. Nous, les enfants, sur les fesses… j’ai fini avec un trou dans le pantalon et un bon souvenir qui pique. À l’arrivée, jus de pomme en cannette pour nous, bière pour les grands. Plus tard, nous sommes partis une semaine à Cuba, avant de rentrer en France pour faire la surprise à la famille.


Tenerife, Espagne : école, tram, et notre camping-car “Olaf”

Deux mois plus tard, direction Tenerife (îles Canaries), à Santa Cruz. Maison à petits étages, ma chambre, puis une autre partagée avec mes sœurs, bureau de papa. On allait à l’école française à pied puis en tram.

En France, nouvelle surprise de mes parents : un camping-car. Nous l’avons appelé Olaf. Nous sommes redescendus en Espagne, pris le bateau pendant deux jours (j’ai le mal de mer), et retrouvé Tenerife. Nous avons commencé l’IEF et fêté Noël sur la plage, sans neige, avec la mer devant nous. Un autre jour, nous avons vu des dauphins en liberté et appris plein de choses sur leur vie. C’était magique.


La grosse galère : Olaf tombe en panne

Un an plus tard, route vers Madrid pour voir ma grand-mère et ma tante. Sur l’autoroute, Olaf chauffe, papa s’arrête. Le camping-car ne redémarre plus. Il fait très chaud. On descend pour prendre l’air. Plusieurs voitures passent sans s’arrêter. Après des heures, quelqu’un s’arrête, appelle un garagiste : verdict, Olaf est mort. Il faut vider le camping-car, trouver un hôtel. La chambre a des cafards. Je pleure dans la camionnette, je suis triste de dire au revoir à Olaf. Le lendemain, papa regarde Olaf partir. Nous continuons jusqu’à Madrid, restons deux semaines, puis retrouvons ma grand-mère et ma tante. Madrid est magnifique.


Mexique : Playa del Carmen puis Mérida, entre piscines froides et petites places vivantes

Nous partons ensuite au Mexique. D’abord Playa del Carmen, dans un appartement avec piscine (froide). Six mois plus tard, nous déménageons à Mérida. Maison à étage, puis une autre de plain-pied. Nous partageons une chambre à trois ; papa m’achète un matelas gonflable pour que chacune ait son lit.

J’adore Las Galerías, un centre commercial où les restaurants forment un U avec des tables au milieu. On va souvent à Akrópolis, une petite place à 8 minutes de chez nous : jeux pour enfants, café, salle de sport, club de danse, dentiste… C’est notre quartier, notre rythme, nos habitudes.


Ce que la vie nomade m’a appris

  • Affronter mes peurs : le décollage, le mal de mer, dire au revoir à Olaf.
  • M’adapter : nouvelles maisons, nouvelles écoles, nouvelles langues.
  • Parler espagnol : grâce aux amies, aux séries en VO, aux jeux, aux sorties.
  • Apprendre autrement : l’IEF me laisse du temps, je comprends mieux à mon rythme, j’aime les cahiers à imprimer et les activités courtes.
  • Voyager léger : on n’a pas besoin de beaucoup de choses pour être bien, mais on a besoin d’être ensemble.

L’école ailleurs : entre établissements français et IEF

J’ai connu l’école française à l’étranger (San José, Managua, Santa Cruz) et l’école à la maison. À l’école, j’ai appris à me faire des amies vite et à comprendre des professeurs différents. En IEF, j’ai appris à travailler en autonomie, à gérer mon temps et à découvrir par moi-même. Les deux se complètent : je sais m’organiser et j’aime apprendre.


Les moments qui restent

  • Les singes hurleurs à Sámara.
  • Le volcan Cerro Negro et mon pantalon troué.
  • Les dauphins à Tenerife.
  • Le Noël sur la plage.
  • Dire adieu à Olaf, avec des cafards dans l’hôtel.
  • Les marchés et places de Mérida.
  • Les surprises à la famille en France, deux fois.

Conseils d’une enfant qui voyage

  • Apporte un carnet : dessine, écris ce que tu vois, colle des tickets.
  • Garde contact avec tes amies : messages vocaux, photos, petites vidéos.
  • Apprends quelques mots de la langue locale, même si tu te trompes.
  • N’aie pas peur de recommencer : nouvelle classe, nouveaux copains, ça prend du temps.
  • Demande de l’aide quand tu ne comprends pas, les gens aiment aider.
  • Profite des petites choses : une piscine tiède sous la pluie vaut un parc d’attractions.

Et l’avenir ?

Je suis très heureuse de ma vie et de ma famille. Plus tard, j’aimerais être vidéaste, monteuse vidéo et écrivaine. Voyager m’a donné des histoires à raconter et envie d’apprendre à les montrer en images. La vie nomade, c’est parfois compliqué, mais je ne l’échangerais contre rien.


Conclusion

Quatre ans de vie nomade m’ont appris que le monde est une salle de classe géante. On y trouve des profs inattendus, des camarades d’un jour ou de toujours, des règles différentes… et des souvenirs qui ne s’effacent pas. Je ne sais pas où sera notre prochaine maison, mais je sais que partout où l’on va, on peut grandir.

2 commentaires sur “Vie nomade en famille : 4 ans d’IEF vus par une enfant”

  1. Bonjour Emma,

    J’ai lu ton carnet de voyage et j’ai adoré lire tes pérégrinations dans les différents pays où tu es allée avec ta famille.
    Ça m’a beaucoup intéressée de savoir comment toi tu vis les choses et ce qui est important pour toi.
    Continue à écrire si tu veux devenir écrivaine et continue de partager tes expériences de voyage avec nous, c’est chouette!
    Bonne continuation!

    Bonnie

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