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Pourquoi nous avons mis fin à notre séjour à l’île Maurice : un récit sincère

Chers lecteurs,

L’île Maurice est une destination de rêve pour beaucoup : des plages magnifiques, un climat agréable, une culture métissée et une population accueillante. Nous aussi, nous sommes tombés sous le charme. Mais après un certain temps, la réalité quotidienne a rendu notre vie plus difficile que prévu. Aujourd’hui, nous voulons vous partager, avec transparence, les raisons qui nous ont poussés à arrêter notre séjour à Maurice.

Ce départ n’est pas une critique gratuite — il s’appuie sur notre vécu, sur les obstacles que nous avons rencontrés, et sur des données contemporaines que j’ai vérifiées pour donner du contexte.


1. Problèmes dans les services publics : l’eau, la fragilité d’une ressource vitale

L’un des points les plus lourds pour nous a été l’absence d’eau stable. À Grand Baie, nous avons vécu ce que beaucoup redoutent : des coupures fréquentes, des périodes sans eau courante. Gérer un foyer avec enfants sans pouvoir compter sur l’eau est physiquement et mentalement éprouvant.

D’après des sources récentes, l’île Maurice est en pleine crise hydrique :

  • L’île perd plus de 50 % de l’eau produite à cause des fuites et d’une infrastructure vieillissante. frolic.mu+1
  • Le niveau des réservoirs est tombé à des valeurs records : récemment autour de 38,2 % de remplissage, bien en dessous des niveaux habituels. sanskritiias.com+2Blue Community+2
  • Les autorités ont prévenu d’un scénario “catastrophique” si les conditions climatiques restent défavorables. Bloomberg+2Outlook Traveller+2
  • Le système de distribution est un défi : plus de la moitié de l’eau est perdue avant même d’atteindre les foyers, du fait des réseaux détériorés. afd.fr+1

Ces données montrent que notre expérience ne semble pas isolée : l’eau est un sujet critique sur l’île. Pour un résident, devoir dépendre de camions-citernes, de réserves, ou subir des coupures régulières, cela impose une contrainte permanente.


2. Conduite, sécurité routière & relations humaines

La circulation à l’île Maurice — bien que pittoresque pour certains — peut devenir une source de stress. Nous avons souvent assisté à des conduites imprudentes : dépassements dangereux, non-respect des signaux, vitesse excessive.

Côté humain, certains comportements au quotidien nous ont surpris :

  • Dans certains commerces ou services de proximité, le non-respect des distances, l’absence de salutations ou une attitude distante ont parfois créé un sentiment d’inconfort.
  • Dans des pays que nous avons traversés, la politesse et la civilité aux comptoirs, dans les rues, étaient automatiques ; ici, cela nous a paru plus aléatoire.

Ces “petits détails” sont souvent ceux qui, cumulés, assombrissent l’expérience de vie quotidienne.


3. Coût de la vie & frais bancaires : un poids pour les entrepreneurs

Pour nous, en tant qu’entrepreneurs en ligne, le fonctionnement bancaire est crucial. À Maurice, plusieurs obstacles sont venus s’ajouter :

  • Les frais bancaires pour les transferts internationaux sont élevés. Dans certaines banques, les commissions sur les transferts sortants peuvent atteindre des taux significatifs. Par exemple, Investec applique 0,25 % pour les transferts manuels USD (avec un minimum de 70 USD) pour certaines transactions. Investec
  • D’autres banques (MCB, Absa) affichent des frais et commissions pour clients non résidents ou pour transferts SWIFT. MCB Mauritius+1
  • Le coût de la vie lui-même a fortement augmenté : produits alimentaires, services, importations, logement — tout est plus cher qu’on ne peut l’imaginer pour beaucoup de personnes venant d’Europe ou d’ailleurs.

L’effet direct : nous passions plus de temps à gérer les finances, à calculer les frais, à jongler entre comptes, qu’à se concentrer sur notre projet. C’est une surcharge mentale qui finit par peser lourdement.


4. Problèmes de livraison & logistique locale

Dans une ère où on attend la facilité, nous avons été confrontés à des retards et des ruptures :

  • Les services de livraison, même pour des supermarchés locaux, étaient parfois peu fiables : retards, produits indisponibles, ruptures de stock fréquentes.
  • Pour un foyer avec enfants, planifier les repas, les besoins du quotidien, avec ce niveau d’incertitude devient un casse-tête permanent.

Oui, cela paraît “petit” en comparaison d’un manque d’eau ou de sécurité, mais dans l’addition de la vie quotidienne, cela contribue à beaucoup de fatigue.


5. Un bilan nuancé mais sincère

Nous tenons à dire que tout ce que nous avons vécu est notre vécu — et il peut être très différent pour d’autres. Maurice reste une île magnifique, avec ­des habitants hospitaliers et des paysages splendides.

Nous gardons une affection sincère pour Maurice. Nos expériences, bonnes ou moins bonnes, nous ont fait grandir, appris nos limites, renforcé nos valeurs. Ce départ n’est pas une fermeture définitive : peut-être reviendrons-nous un jour, dans des conditions différentes.

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